Crééfin 2005 Ă Londres, 'Edouard aux mains d'argent' est un conte fĂ©erique touchant destinĂ© Ă tout public qui promet d'ĂȘtre le spectacle Ă©vĂ©nement de l'annĂ©e. Cette crĂ©ation repose sur l'histoire du film culte de Tim Burton, celle d'un garçon créé par un inventeur excentrique qui meurt avant de l'avoir terminĂ©.
Ilétait une fois un inventeur bienveillant qui créa un charmant jeune homme nommé Edward. Mais l'inventeur mourut avant d'avoir achevé Edward, qui avait des ciseaux à métaux tranchants à la place des mains. Edward était triste et seul jusqu'à ce qu'une gentille dame d'Avon l'invite à vivre avec sa famille dans le monde merveilleux de la banlieue.
Eten la matiĂšre, Edward aux mains dâargent (Edward Scissorhands) est un concentrĂ© de traits burtoniens. Dessin de Tim Burton, "Edward Scissorhands", 1990 . IndĂ©niablement, Burton est un crĂ©ateur fidĂšle. FidĂšle Ă ses collaborateurs, dâune part : acteurs et actrices (Johnny Depp, Helena Bonham Carter), compositeur (Danny Elfman), costumiĂšre (Colleen Atwood) Les Ă©quipes
Bienque gratifiĂ© d'un charme irrĂ©sistible, ce dernier n'Ă©tait pas tout Ă fait parfait. La mort soudaine de l'inventeur l'avait laissĂ© pourvu de ciseaux acĂ©rĂ©s en guise de mains. Edward vivait reclus dans l'obscuritĂ© jusqu'au jour oĂč la douce
Sil nâa jamais Ă©tĂ© diagnostiquĂ© officiellement pour autant quâon le sache, lâhypothĂšse Ă©claire certains de ses films sous un angle trĂšs intĂ©ressant, et lâun dâentre eux en particulier : Edward aux mains dâargent, revu ce soir pour la premiĂšre fois Ă la lumiĂšre de ces Ă©lĂ©ments. Sâil est quasiment certain que Tim
Edwardaux mains d'argent (titre original : Edward Scissorhands) est un film amĂ©ricain sorti en 1990, rĂ©alisĂ© par Tim Burton . Ce film regroupe plusieurs genres cinĂ©matographiques : le fantastique, la romance et la comĂ©die. Edward est un garçon peu ordinaire. Fruit de lâimagination et de la crĂ©ation dâun inventeur de gĂ©nie, il nâa jamais pu ĂȘtre fini Ă cause de la mort de son
Unfilm de Tim Burton avec Johnny Depp et Winona Ryder. Synopsis : Edward n'est pas un garcon ordinaire. Création d'un inventeur, il a reçu un coeur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d'avoir pu terminer son oeuvre et Edward se retrouve avec des lames de métal Un film de Tim Burton avec Johnny Depp et Winona
7bK5VI. ARTE diffuse Edward aux mains dâargent Edward Scissorhands, 1990 lundi 9 juillet Ă 20h55. LâintĂ©rĂȘt du cinĂ©ma de Burton, hormis talent pour lâinvention dâunivers gothiques et de bestiaires fantastiques, rĂ©side dans cette sensibilitĂ© juvĂ©nile et rebelle, cette phobie du conformisme et de la normalitĂ© » qui en ont fait le cinĂ©aste Ă©lu des adolescents du monde entier, le poĂšte des freaks », marginaux, parias. Un des plus beaux films de Burton, Edward aux mains dâargent, organise ainsi la rencontre fortuite du cinĂ©ma de Nicholas Ray et de Jean Cocteau. Le personnage dâEdward, crĂ©ature inachevĂ©e et orpheline, se situe entre la figure du rebelle malgrĂ© lui Johnny Depp en nĂ©o James Dean et de lâinnocent aux ailes coupĂ©es blessĂ© par la duretĂ© du monde. Le thĂšme coctaldien de lâangĂ©lisme traverse lâĆuvre de Burton, au mĂȘme titre que ceux de la fuite vers le rĂȘve, de la dĂ©fiance envers toute forme dâorganisation sociale, et de la filiation problĂ©matique. Burton est un cinĂ© fils, qui sâest choisi des maĂźtres hors normes, petits papes de la contre-culture et de la sĂ©rie B Mario Bava, Roger Corman, Russ Meyer, Nathan Juran, Terence Fisher, etc.. Il sâĂ©tait aussi trouvĂ© un pĂšre de substitution, lâacteur Vincent Price auquel il dĂ©dia un superbe court mĂ©trage dâanimation Vincent et offrit le dernier rĂŽle, ĂŽ combien symbolique, du savant qui crĂ©e Edward avant de mourir dĂšs la fin du gĂ©nĂ©rique. Vincent Price Ă©tait un prince du film dâhorreur, un acteur excentrique, cultivĂ© et dĂ©licieux, dont la diction onctueuse et la silhouette inquiĂ©tante ont traversĂ© lâhistoire du cinĂ©ma amĂ©ricain, de Mankiewicz et Preminger aux films dâexploitation des annĂ©es 70. Avec Edward aux mains dâargent, Tim Burton permet Ă Vincent Price de quitter en beautĂ© les plateaux de Hollywood, en mĂȘme temps quâil propulse Johnny Depp vers le statut dâicĂŽne du cinĂ©ma contemporain, figure masculine Ă la fois dĂ©viante et romantique. Johnny Depp et Vincent Price dans Edward aux mains dâargent de Tim Burton
Sorti chez nous en avril 1991, il y a 30 ans quasi jour pour jour, le film "Edward aux mains dâargent" de Tim Burton a lancĂ© la carriĂšre cinĂ©matographique de Johnny Depp. Souvenirs aiguisĂ©sâŠ- Tu ne veux pas jouer Ă Chifoumi avec moi ? - Non je gagne tout le temps ! Il est vrai quâĂ Pierre-Papier-Ciseaux, Edward gagne haut la main. Edward et ses mains dâargent. Edward et ses doigts Que vous est-il arrivĂ© ? - Je ne suis pas fini ! Cette rĂ©plique-lĂ aussi, vous lâavez encore tous en mĂ©moire si vous avez vu "Edward aux mains dâargent" de Tim Burton, sorti en salles en Belgique et en France Ă la mi-avril 1991, il y a 30 ans dĂ©jĂ . Edward brillamment jouĂ© par Johnny Depp, jây reviendrai, ce jeune homme créé par un inventeur de gĂ©nie mais qui meurt avant de terminer son Ćuvre. Edward nâa pas de mains, juste des lames acĂ©rĂ©es en guise de doigts. Mais il est douĂ© avec ses couteaux. Il taille tout ce quâil veut en tout comme il veut, transformant une haie en dinosaure, un arbuste en main ouverte vers le ciel ou votre coiffure⊠en banana split !Edward avec ses mains dâargent câest le roi de la coupe ! 20th Century FoxMais ma rĂ©plique prĂ©fĂ©rĂ©e reste dĂ©finitivement celle qui suit. Alors quâEdward vit seul dans un sombre mais gigantesque chĂąteau perdu lĂ en haut dâune colline, il reçoit la visite de Peg, une reprĂ©sentante en cosmĂ©tiques. Peg invite le jeune homme Ă la maison et elle lui prĂ©sente pas mal de monde en ville. Edward devient vite une attraction locale surtout grĂące Ă ses talents de⊠tailleur. TransformĂ© en objet de curiositĂ©, il apprend Ă vivre avec sa nouvelle notoriĂ©tĂ©. Pourtant ses diffĂ©rences font encore peur. Parmi toutes ses rencontres, il tombe sous le charme de Kim jouĂ© par Winona Ryder, dont tous les mĂąles de la GĂ©nĂ©ration X sont tombĂ©s en amour. Ces deux-lĂ sont attirĂ©s lâun vers lâautre mais ses doigts aiguisĂ©s restent un obstacle difficile Ă contourner. Ă tout moment, Edward peut blesser Kim. Dâailleurs câest ce qui arrivera. Un stupide accident. Et puis un jour, Kim ose et lui demandeâŠ- Serre-moi⊠- Je ne peux pas ! "Edward aux mains dâargent" est le 4e film sur 19 actuellement du rĂ©alisateur Tim Burton. Lui qui sort tout juste de lâĂ©norme succĂšs engendrĂ© par son "Batman" avec Michael Keaton et la Batmania qui en a dĂ©coulĂ© en 1989, voici quâil revient avec une comĂ©die dramatique on-ne-peut-plus personnelle. Lâhistoire de ce jeune homme diffĂ©rent des autres, talentueux mais rejetĂ©, vivant dans son monde, admirĂ© et craint, tout cela rĂ©sonne en Tim Burton. En fait quand on regarde de plus prĂšs sa filmographie, lui nâa jamais cessĂ© de nous raconter le destin de marginaux, que ce soit avec des longs-mĂ©trages inspirĂ©s de personnages rĂ©els comme "Ed Wood" le rĂ©alisateur dâune autre planĂšte et "Big eyes" le couple Keane et leur imposture artistique ou ces autres fictions comme "Beetlejuice" ou "Dark Shadows". Mais lĂ oĂč son "Edward" se veut aussi terriblement personnel, câest dans son visuel. Avec sa crĂ©ature, Burton sâimpose comme un rĂ©alisateur gothique et dĂ©fend bec et ongles ou plutĂŽt bec et lames de ciseaux cette Depp et Vincent Price dans "Edward aux mains dâargent", la crĂ©ature et son crĂ©ateur. 20th Century FoxPlus de 30 ans aprĂšs sa sortie, "Edward aux mains dâargent" nâa pas pris une ride. Mieux encore, il fait partie de cette catĂ©gorie de films qui, avec lâĂąge, se bonifient. Il nâa pas connu de suite ou presque. En fĂ©vrier 2021, en plein Super Bowl, la finale de football amĂ©ricain, lâun des Ă©vĂ©nements les plus regardĂ©s Ă la tĂ©lĂ©, une marque automobile a diffusĂ© une publicitĂ© oĂč elle a imaginĂ© la vie du fils dâEdward interprĂ©tĂ© par TimothĂ©e Chalamet, le Johnny Depp des jeunes dâaujourdâhui. Le spot ne dure que 90 secondes mais quel bonheur de retrouver cet imaginaire-lĂ !Revenons Ă notre Edward original. Avec ce fond et cette forme travaillĂ©s, ces couleurs trĂšs sixties dans lesquelles Ă©volue ce personnage sombre et cette magnifique histoire dâamour sur le fil du rasoir, cette fable sur lâacceptation des diffĂ©rences a tout de suite rencontrĂ© un beau succĂšs. Elle a surtout lancĂ© la carriĂšre dâun jeune premier, Johnny Depp. Alors oui, Johnny avait dĂ©jĂ tournĂ© son premier film câĂ©tait "Freddy, les griffes de la nuit" sorti en 1984, dĂ©jĂ une histoire de lames coupantes et il Ă©tait dĂ©jĂ une star de la tĂ©lĂ© avec la sĂ©rie "21 Jump Street" de 1987 Ă 1991. Mais avec "Edward aux mains dâargent", il offre davantage, entre Ă©motions et humour burlesque. Sa palette de jeu sâĂ©toffe et ses fans, de plus en plus nombreux, craquent. Suivront dâautres magnifiques prestations comme dans "Arizona Dream", "Benny and Joon" ou "Donnie Brasco". AprĂšs, plus tard, bien entendu, il y a eu "From Hell" et la saga "Pirates des CaraĂŻbes" plaçant Johnny sur orbite. Reste Ă savoir si vous lâaimiez avant quâil ne cabotine comme dans les spin-off de la saga Harry Potter soit "Les animaux fantastiques" ou quand il jouait parfaitement bien les dĂ©glingos comme dans "Las Vegas Parano" ! ? Depp va encore travailler Ă de nombreuses reprises pour Burton. Ce dernier lui offrant des rĂŽles toujours de plus en plus dingues et colorĂ©s comme le Chapelier Fou dans "Alice au Pays des Merveilles" ! Tim et Johnny semblent aujourdâhui indissociables. Ce qui me fait encore penser Ă une derniĂšre rĂ©plique entre Kim et Edward⊠PARTAGERSur le mĂȘme sujetArticles recommandĂ©s pour vous
Pop Culture PubliĂ© le 9 Mars 2022 Ă 12h09 Tim Burton aura toujours su nous faire rĂȘvasser⊠Et il faut dire quâEdward aux mains dâargent, câest un film que lâon portera toujours dans notre cĆur. Depuis peu, la maison qui a servi de dĂ©cor est en vente ! Seriez-vous prĂȘts Ă faire vos bagages pour la Floride ? Johnny Depp et Winona Ryder nous ont fait rĂȘver toute notre enfance. Devant cette maison mythique, aux buissons en spirale, avec sa façade toute blanche sous les flocons de neige. Et quâon se le dise le matelas dâeau dans la chambre de Kim, câest un peu devenu un but de vie pour tous les ados des annĂ©es 90. Un seul coup de ses machins et vous imaginez ce quâil pourrait faire » Et si on vous disait quâil Ă©tait dĂ©sormais possible de vivre dans cette maison culte ? Century 21 a mis en vente la bĂątisse de 133 m2 situĂ©e aux Etats-Unis, dans la ville de Lutz en Floride. Le prix ? 700 000 dollars 642 000 euros, tout compris les objets Ă lâintĂ©rieur sont vendus avec. Trois chambres, deux salles de bains, deux jardins⊠Il y a de quoi faire ! Et pour rester dans le thĂšme tout plein de photos, peintures, et produits dĂ©rivĂ©s dâEdward aux mains dâargent. Peut-ĂȘtre un peu creepy, mais Ă©videmment, les acheteurs seront maĂźtre de leur dĂ©co aprĂšs lâachat !
> Funko Pop!>EDWARD AUX MAINS D'ARGENT / EDWARD AUX MAINS D'ARGENT / FIGURINE FUNKO POP RĂ©fĂ©rence 0889698496957 Ătat Nouveau produit Ce produit n'est plus en stock En savoir plus Accessoires 30 autres produits dans la mĂȘme catĂ©gorie BATMAN / SUPER HEROES / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠KING TUT / BATMAN / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠LE PINGOUIN / BATMAN / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠THE RIDDLER / BATMAN / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠BLACK MANTA / SUPER HEROES / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠BATGIRL / BOMBSHELLS / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠HARLEY QUINN / BOMBSHELLS / FIGURINE FUNKO POP / EXCLUSIVE 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠BATMAN EN ARMURE / BATMAN / FIGURINE FUNKO POP / BOITE... 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠FIRESTORM / SUPER HEROES / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠AQUAMAN / JUSTICE LEAGUE / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠BATMAN / JUSTICE LEAGUE / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠CYBORG / JUSTICE LEAGUE / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠POISON IVY / BATMAN / FIGURINE FUNKO POP / EXCLUSIVE 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠POWER GIRL / SUPER HEROES / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠DEATHSTROKE UNMASKED / DC COMICS / FIGURINE FUNKO POP /... 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠ROBIN / DC UNIVERSE / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠SUPERMAN ET WONDER WOMAN / SALIERE ET POIVRIERE /... 18,70 ⏠-15% 22,00 ⏠BATGIRL / BATGIRL / FIGURINE FUNKO POP / EXCLUSIVE 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠SWAMP THING / SWAMP THING / FIGURINE FUNKO POP /... 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠BLACKFIRE / TEEN TITANS GO / FIGURINE FUNKO POP / EXCLUSIVE 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠RAVEN PARME / TEEN TITANS GO / FIGURINE FUNKO POP 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠RAVEN ORANGE / TEEN TITANS GO / FIGURINE FUNKO POP /... 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠RAVEN ROUGE / TEEN TITANS GO / FIGURINE FUNKO POP /... 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠ROBIN EN BATMAN / TEEN TITANS GO / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠TERRA / TEEN TITANS GO / FIGURINE FUNKO POP / EXCLUSIVE 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠FIRESTORM / SUPER HEROES / FIGURINE FUNKO POP 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠FIRESTORM / SUPER HEROES / FIGURINE FUNKO POP / GITD 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠WHITE LANTERN WONDER WOMAN / SUPER HEROES / FIGURINE... 13,52 ⏠-15% 15,90 ⏠STEVE TREVOR / WONDER WOMAN / FIGURINE FUNKO POP 12,66 ⏠-15% 14,90 ⏠CORVO SANS MASQUE / DISHONORED / FIGURINE FUNKO POP /... 13,52 ⏠-15% 15,90 âŹ
UN FILM INCLASSABLE ? Si le cinĂ©aste semble inclassable, son Ćuvre lâest tout autant. Ă la frontiĂšre des genres et des influences, Edward aux mains dâargent ne cesse de bousculer nos repĂšres de spectateur. Dans quels genres classer ce film ? Les genres du surnaturel dĂ©finition acadĂ©mique Sâil est une chose indĂ©niable, câest bien la prĂ©sence du surnaturel dans le film, incarnĂ© par le personnage dâEdward. Le surnaturel a donnĂ© lieu Ă une dĂ©finition littĂ©raire prĂ©cise, que nous nous proposons dâadopter pour le cinĂ©ma. Tzvetan Todorov distingue ainsi trois registres du surnaturel le merveilleux, lâĂ©trange et le fantastique. Si le merveilleux se rapporte Ă un surnaturel acceptĂ© â tant par les personnages que par le spectateur â, le surnaturel dans lâĂ©trange finit toujours par ĂȘtre expliquĂ©, justifiĂ©. Dans le cas du merveilleux, les Ă©vĂ©nements ne provoquent aucune rĂ©action particuliĂšre, ni chez les personnages, ni chez le lecteur ; câest typiquement le cas du conte de fĂ©es, mĂȘme si le registre merveilleux peut sâappliquer Ă bien dâautres rĂ©cits. Ă lâinverse, un rĂ©cit caractĂ©risĂ© par lâĂ©trange dĂ©bouche sur une interprĂ©tation rationnelle â expliquĂ©e par les lois naturelles â des Ă©lĂ©ments surnaturels qui le traversent. Câest par exemple ce qui se produit si lâon finit par comprendre que lâhistoire Ă©tait un rĂȘve⊠Quant au fantastique, il se place Ă la frontiĂšre du merveilleux et de lâĂ©trange. Il produit une incertitude entre le surnaturel et le naturel, le possible et lâimpossible. Le lecteur/spectateur est incapable de trancher la question Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dĂšs qu'on choisit l'une ou l'autre rĂ©ponse [l'Ă©vĂ©nement imaginaire ou l'Ă©vĂ©nement rĂ©el], on quitte le fantastique pour entrer dans un genre voisin, l'Ă©trange ou le merveilleux. Le fantastique, c'est l'hĂ©sitation Ă©prouvĂ©e par un ĂȘtre qui ne connaĂźt que les lois naturelles, face Ă un Ă©vĂ©nement en apparence surnaturel.» Tzvetan Todorov - Introduction Ă la littĂ©rature fantastique, 1970 Le cas Edward un conte de fĂ©es moderne ? Dans Edward aux mains dâargent, lâambivalence entre les deux univers â rationnel et irrationnel â ne cesse jamais dâĂȘtre questionnĂ©e. Impossible en effet dâaffirmer avec certitude que le rĂ©cit est merveilleux â mĂȘme si, on le verra, il se donne lâapparence du conte â, ou Ă©trange â car bien que la crĂ©ation » soit expliquĂ©e, elle Ă©chappe toujours aux lois de la nature. Le film se prĂ©sente au spectateur comme un conte. Il sâouvre et se ferme sur le rĂ©cit quâune grand-mĂšre â que lâon finira par identifier comme la jeune Kim â fait Ă sa petite-fille, un soir avant de sâendormir. Lâhistoire mĂȘme dâEdward rappelle dâailleurs celle de La Jeune fille sans mains, conte des frĂšres Grimm â adaptĂ© au cinĂ©ma en 2016 par SĂ©bastien Laudenbach. Mais ce prĂ©ambule en forme de il Ă©tait une fois » est trompeur, car le film sâappliquera Ă enfreindre et dĂ©tourner les rĂšgles narratives du conte, pourtant trĂšs codifiĂ©es. On remarquera ainsi que le film ne respecte pas la linĂ©aritĂ© du rĂ©cit, pourtant primordiale dans un conte les retours en arriĂšre rĂ©pĂ©tĂ©s cassent sa structure narrative. Les souvenirs dâEdward font en effet irruption dans lâhistoire il se rappelle de sa crĂ©ation, de son Ă©ducation, de la mort de son crĂ©ateur⊠Par ailleurs, le personnage mĂȘme dâEdward pose question. Sâil paraĂźt ĂȘtre le maĂźtre du rĂ©cit, il ne joue pas pour autant le rĂŽle du personnage principal dâun conte. Car contrairement au hĂ©ros traditionnel de conte, sa situation nâa pas Ă©voluĂ© Ă la fin de lâhistoire il retourne Ă sa situation initiale, figĂ© dans son Ă©tat immuable. Il restera cet ĂȘtre pas fini », un Ă©ternel adolescent. Ce qui amĂšne Ă sâinterroger sur son statut de personnage principal du film peut-ĂȘtre la jeune Kim, qui connaĂźt une vĂ©ritable transition vers lâĂąge adulte, tient-elle plutĂŽt ce rĂŽle⊠Les Ă©lĂ©ments traditionnels du conte ne constituent finalement quâun rĂ©cit-cadre, qui contribue Ă Ă©garer le spectateur. Car câest toute lâentreprise de Tim Burton faire Ă©clater les cadres, bousculer le regard, renverser notre vision du monde. Cet objectif est annoncĂ© dĂšs la deuxiĂšme sĂ©quence, qui ouvre rĂ©ellement le rĂ©cit et donne ainsi les clĂ©s de lecture du film. analyse de sĂ©quence Peg rencontre Edward Petite gĂ©ographie urbaine On dĂ©couvre une ville oĂč tout est assorti les maisons, les voitures, les animaux, les gestes, les gens⊠Tout concorde et sâaccorde, dans un ballet immuable et millimĂ©trĂ©. Le premier plan est Ă©vocateur la composition est dâune rigueur implacable. Les maisons occupent le centre de lâimage, traversant le champ de part en part sur une ligne horizontale. Le reste de lâimage est Ă©quitablement rĂ©parti entre le ciel bleu immaculĂ© en haut, la route et les pelouses dĂ©sertes en bas. Ici, rien ne dĂ©passe. Ă lâexception de deux lampadaires, qui osent une percĂ©e vers le ciel. Outils peu esthĂ©tiques mais bien pratiques, peut-ĂȘtre annoncent-ils lâimpertinence des ciseaux dâEdward⊠Il se dĂ©gage de cette premiĂšre image un sentiment Ă©crasant, malgrĂ© les couleurs pastels et les gazouillis dâoiseaux. On cherche du regard une activitĂ©, des habitants⊠oĂč sont-ils ? Ils apparaissent un par un, anonymes, chacun â coincĂ© â dans son plan fixe. Les trois voisins qui apparaissent dâabord sont prĂ©sentĂ©s comme conformes » dans leur environnement. Les deux premiers sont inscrits dans des surcadrages formĂ©s par les maisons, et accentuĂ©s par la profondeur de champ. Le troisiĂšme, accroupi sur son toit, complĂšte par sa silhouette la ligne de sĂ©paration maisons/ciel. Tous trois font corps avec leur petite ville. On dĂ©couvre ensuite Peg, personnage-clĂ© du rĂ©cit. Parce quâelle est en mouvement, elle se distingue dĂ©jĂ de ses voisins ; câest Ă cause dâelle, en effet, que les bouleversements dĂ©ferleront sur le voisinage. Mais Ă ce stade, Peg se conforme elle aussi, tout en cherchant lâĂ©mancipation. Pas un pas de cĂŽtĂ© sur le chemin pavĂ© au milieu du gazon, tailleur impeccable aux couleurs assorties Ă la ville⊠Si elle tente de mener une activitĂ© professionnelle, contrairement Ă ses voisines mĂšres au foyer, cela reste nĂ©anmoins pour vendre des produits de beautĂ© afin de peaufiner, sans aucun doute, son look Suburbia ». Dans cet univers trĂšs encadrĂ©, la communication passe mal. Toutes les voisines refusent dâacheter ses produits Ă Peg, malgrĂ© un argumentaire bien rĂŽdĂ©. Comment fait-on alors pour sâentendre dans cette communautĂ© ? Câest le son qui fait lien, au lieu de la parole. Ainsi les bruits produits par nos premiers personnages font office de raccord entre les plans â et les gens le bruit de la tondeuse dĂ©borde dans le plan suivant pour ĂȘtre remplacĂ© par celui du tuyau dâarrosage, Ă son tour remplacĂ© par les coups de marteau, qui viendront se superposer au bruit des talons de Peg sur les pavĂ©s⊠Ici, dĂ©cidĂ©ment, on est accordĂ©. Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©es, on verra plus tard les pĂšres de famille quitter leurs pavillons pour le travail, tous en mĂȘme temps dans leurs voitures colorĂ©es, dans un ballet automobile parfaitement orchestrĂ©. Suburbia ainsi dĂ©peinte nâest pas si loin de Tativille et de ses dĂ©clinaisons dans lâunivers de Jacques Tati. On pensera bien sĂ»r au carrousel des voitures dans Playtime, mais plus encore peut-ĂȘtre Ă la villa Arpel dans Mon Oncle. LĂ -bas non plus, rien ne dĂ©passe ni ne sort du droit chemin â Ă part les facĂ©ties de GĂ©rard, encouragĂ© par son oncle excentrique, Monsieur Hulot. Bien entendu, Tati comme Burton sâappliquent Ă mettre Ă mal les univers apparemment parfaits quâils ont créés, en pointant leurs dĂ©rives. Dans cet univers aseptisĂ© oĂč plus personne ne se parle, Madame Arpel, faisant visiter sa villa ultra-moderne Ă la voisine, sâexclame fiĂšrement Vous le voyez, tout communique ! » Comme Tati, Burton sâamuse donc Ă dĂ©construire nos reprĂ©sentations pour mieux les transformer. LâĂ©pisode central de cette sĂ©quence, qui met en scĂšne la rencontre entre Peg et Edward, donne le sens de lecture du film Ă lâenvers. AprĂšs avoir instillĂ© dans notre monde ordinaire un certain malaise, le cinĂ©aste prĂ©sente Edward dans un cadre enchanteur. Les rĂŽles traditionnels du chĂąteau hantĂ© et de la banlieue paisible seront inversĂ©s, pour devenir une banlieue hantĂ©e et un chĂąteau refuge. Le moment mĂȘme du passage dâun univers Ă lâautre est rĂ©vĂ©lateur de cette tendance iconoclaste. Edward aux mains dâargent prĂ©sente des caractĂ©ristiques particuliĂšres, dans le sens oĂč câest lâĂ©lĂ©ment surnaturel â Edward â qui voyage jusquâau monde rĂ©el, et non pas lâinverse, comme on pourrait sây attendre dans un conte. Ce moment-clĂ© est concentrĂ© en une image particuliĂšrement Ă©vocatrice. Peg, lassĂ©e par ses Ă©checs en sĂ©rie, remonte en voiture ; elle dĂ©couvre sa prochaine destination dâun coup dâĆil dans le rĂ©troviseur, quâelle ajuste pour mieux voir⊠Le chĂąteau apparaĂźt, Ă©lĂ©ment incongru qui dĂ©note par rapport Ă lâenvironnement quâon nous a prĂ©sentĂ© jusquâici. DâoĂč sort-il ? La vision du chĂąteau dans le miroir circulaire est significative ici, on nous invite Ă penser Ă lâenvers. Il fallait bien cette disposition dâesprit pour faire advenir au monde de Suburbia un Ă©lĂ©ment aussi radicalement diffĂ©rent. Et câest en effet un monde tout entier, contenu dans ce globe en forme de miroir, qui va sâinviter dans le quotidien du voisinage. Câest alors que Peg prend une dĂ©cision radicale et singuliĂšre rendre visite sur-le-champ Ă ce voisin inconnu. Pour ce faire, elle effectue un demi-tour peu orthodoxe dans la rue â dans cette ville, on lâa dit, tout le monde file droit et dans le mĂȘme sens â, faisant Ă nouveau preuve dâun esprit dâinitiative non-conformiste ! La seconde apparition du chĂąteau inverse cette fois-ci les proportions. Vision rĂ©duite et circonscrite au rĂ©troviseur la premiĂšre fois, il apparaĂźt maintenant dans tout son gigantisme. Le contraste de forme et de couleur est saisissant, et annonciateur de toutes les perturbations possibles pour Suburbia. Rappelons-nous le premier plan de la sĂ©quence, qui installait lâunivers de la petite banlieue. Nous en avons ici une variation dĂ©sorganisĂ©e le chĂąteau au sommet de sa colline a repoussĂ© les limites de lâhorizon, agrandi le ciel au dĂ©triment de lâespace urbain. Il apporte avec lui les nuages et le noir, exact opposĂ© de toutes les couleurs rĂ©unies caractĂ©ristiques de Suburbia. Les plans fixes qui prĂ©valaient dans la premiĂšre partie de la sĂ©quence donnent maintenant place Ă des travellings et des panoramiques. Cet univers-lĂ , secrĂštement dissimulĂ© par les haies et la haute clĂŽture, recĂšle un trĂ©sor ici, on met du mouvement dans les ĂȘtres figĂ©s â les buis taillĂ©s â, on insuffle la vie dans les objets inertes â Edward. Peg Ă©volue dans cet Ă©crin avec un Ă©merveillement mĂȘlĂ© de crainte. Son ascension aboutit enfin sur la rencontre avec Edward, qui, lui aussi, attire autant quâil effraie⊠Cette ode au mouvement et Ă la vie est transportĂ©e en mĂȘme temps dâEdward dans la petite ville, grĂące Ă lâaudace de Peg. Le regard dâEdward transforme aussitĂŽt notre perception de la petite banlieue les plans subjectifs dâEdward dĂ©couvrant le quartier sont des travellings, soulignĂ©s par la musique, elle aussi subjective. Elle apparaĂźt en effet Ă la premiĂšre vision du chĂąteau dans le rĂ©troviseur, se dĂ©veloppe et prend en ampleur jusquâĂ lâapparition dâEdward ; elle sera lâexpression de son intĂ©rioritĂ© et de ses sentiments. Cette association mouvement/musique atteindra son paroxysme Ă la fin du film, lorsque Kim danse sous les cristaux de glace que fait pleuvoir Edward⊠Mais en attendant de transformer ce petit monde, Edward le dĂ©couvre avec Ă©tonnement et maladresse. La sĂ©quence se termine comme elle a commencĂ©, en poursuivant les prĂ©sentations avec les voisines de Peg. Toujours coincĂ©es dans leurs cadres, elles sâagitent. Un revirement inattendu sâest produit Edward sâinstalle chez les Boggs. SiĂšge social Atrium 115 Boulevard de l'Europe 76100 Rouen Ătablissement secondaire Pentacle - BĂątiment C 5 avenue de Tsukuba 14200 HĂ©rouville Saint-Clair SUIVEZ-NOUS ABONNEZ-VOUS Ă NOS ACTUALITĂS ! 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edward et les mains d argent