L’homme est un apprenti, la douleur est son maĂźtre. Nul ne se connaĂźt tant qu’il n’a pas souffert » (Alfred de Vigny – La nuit d’octobre) La douleur n’est certes pas une fin en soi, mais il semble bien qu’elle fasse partie du parcours de l’homme dans Lire la suite Repost 0. Pause 29 Mai 2014, RĂ©digĂ© par T.D Pour toutes celles et tous ceux qui s’inquiĂštent de ne L'homme est un apprenti, la douleur est son maĂźtre. Et nul ne se connaĂźt tant qu'il n'a pas souffert. C'est une dure loi, mais une loi suprĂȘme, vieille comme le monde et la fatalitĂ©, qu'il nous faut du malheur recevoir le baptĂȘme et qu'Ă  ce triste prix tout doit ĂȘtre achetĂ©â€ ― Alfred de Musset Read more quotes from Alfred de Musset lhomme est un apprenti la douleur est son maitre Ces notices sont en accĂšs libre sur Internet. Si vous n'avez pas trouvĂ© votre notice, affinez votre recherche avec des critĂšres plus prĂšcis. Lhomme est un apprenti, la douleur est son maĂźtre, Et nul ne se connaĂźt tant qu’il n'a pas souffert. C'est une dure loi, mais une loi suprĂȘme, Vieille comme le monde et la fatalitĂ©, Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptĂȘme, Et qu'Ă  ce triste prix, tout doit ĂȘtre achetĂ©. Lhomme est un Apprenti, la Douleur est son MaĂźtre L’homme est un apprenti, la douleur est son maĂźtre, Et nul ne se connaĂźt tant qu'il n'a pas souffert. Alfred de Musset Voir la suite. Articles en rapport" Qu'est-ce que la douleur ?" L'ours du Forez 63 Un jour Quelqu'un m'a demandĂ© " Qu'est-ce que la douleur ?" Et je ne pouvais pas rĂ©pondre. Mais aujourd'hui J'ai Lhomme est un apprenti, la douleur est son maĂźtre, Et nul ne se connaĂźt tant qu’il n’a pas souffert. C’est une dure loi, mais une loi suprĂȘme, Vieille comme le monde et la fatalitĂ©, Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptĂȘme, Et qu’à ce triste prix tout doit ĂȘtre achetĂ©.. Alfred de Musset Le Dico des citations ← Citation du 23.09.2009 Jai eu cette peur en voyant un jeune homme blond Ă  l'horizon. Ton frĂšre est passĂ© devant moi, avec cette mĂȘme dĂ©marche, Qu'il est innocent, perdu dans l'enfance, loin de ta raison. Je t'en prie, dĂ©pose tes armes, prends mĂȘme mon arc. Je voulais te voir par par simple hasard, Quel dommage, mais aurais-tu acceptĂ© la chose J'aurai tout fait, ça VYJZNi6. Biographie Alfred de Musset est un poĂšte et un dramaturge français de la pĂ©riode romantique, nĂ© le 11 dĂ©cembre 1810 Ă  Paris, ville oĂč il est dĂ©cĂ©dĂ© le 2 mai 1857. LycĂ©en brillant, le futur poĂšte reçoit un grand nombre de rĂ©compenses dont le prix d'honneur au CollĂšge Henri IV en 1827 et le deuxiĂšme prix d'honneur au concours gĂ©nĂ©ral la mĂȘme annĂ©e. Il s'intĂ©resse entre autres au Droit et Ă  la MĂ©decine. L’homme est un apprenti, la douleur est son maĂźtre, et nul ne se connaĂźt tant qu’il n’a pas souffert. Toute douleur qui n’aide personne est absurde. La mort n’est pas une chose si sĂ©rieuse – la douleur, oui. Le souvenir du bonheur n’est plus du bonheur – le souvenir de la douleur est de la douleur encore. Rien n’est vrai, rien n’est faux – tout est songe et mensonge, illusion du coeur qu’un vain espoir prolonge. Nos seules vĂ©ritĂ©s, hommes, sont nos douleurs. Ici-bas, la douleur Ă  la douleur s’enchaĂźne. Le jour succĂšde au jour, et la peine Ă  la peine. Une grande Ăąme est au-dessus de l’injure, de l’injustice, de la douleur, de la moquerie – et elle serait invulnĂ©rable si elle ne souffrait par la compassion. Les joies des hommes sont aussi horribles que leurs douleurs. De deux douleurs simultanĂ©es, la plus forte obscurcit l’autre. Je ne peux supporter la douleur que quand elle ne fait pas souffrir. J'ai mal. J'ai peur. Je pleure. Je ris. Je m'amuse. Je subis. Je cris. J'enrage. Je frappe. Je hurle ma rage. Je dĂ©verse mon venin. Je me torture avec mes remords. J'envisage un futur diffĂ©rent, plus sombre, plus sanglant. Je rĂȘve de destruction. Je rĂȘve de meurtres. Je rĂȘve de faire du mal. J'ai si mal. Au plus profond de moi. Tapis dans l'ombre. Sa attend. Sa guĂȘte. Sa ressent. Sa n'oublie rien. Sa se souviens. Sa revit ces sombres instants. C'est comme ça, pas autrement. Je me raccroche dĂ©sepĂ©rĂ©mment Ă  tous ça. Pourrais-je vivre sans ma douleur ? Je ne sais pas. Il me semble qu'elle est ici depuis toujours. Depuis la nuit des temps. Je vais devenir folle Ă  force de ne plus faire l'amour. J'ai besoin de lui. Il me manque. AnOnYmE et ses textes Pleure ma perte comme tu pleure la nuit. Souffre autant que tu m'as fais souffrir, traverse les abĂźmes de l'Enfer pour moi, je te renverrais d'oĂč tu viens. Je te renverrais dans le nĂ©ant de ta connerie et de ton Ă©goisme. Je cracherais sur ton cadavre aux dents dĂ©pouillĂ©es, sur les lambeaux de toi qui se disperceront aux quatres vents. Je te saignerais comme le porc que tu es... Posted on Friday, 25 December 2009 at 1142 PMEdited on Saturday, 26 December 2009 at 1214 AM Posts Ask me anything tout en restant polie. Archive L'homme est un apprenti, la douleur est son maĂźtre et nul ne s'y connait tant qu'il n'a pas souffert. Alfred de Musset musset douleur homme maĂźtre See more posts like this on Tumblr musset douleur homme maĂźtre More you might like Pour rĂ©ussir, retenez bien ces trois maximes voir c'est savoir. Vouloir c'est pouvoir. Oser est avoir. Alfred de Musset musset rĂ©ussite Tout vrai regard est un dĂ©sir. Alfred de Musset musset regard dĂ©sir Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues Je t'aime pour tous les temps oĂč je n'ai pas vĂ©cu Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud Pour la neige qui fond pour les premiĂšres fleurs Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas Je t'aime pour aimer » Paul Éluard – Je t’aime » In Capitale de la douleur,1926 C'est toi qui as laissĂ© descendre sur ma tĂȘte le ciel de ton amour. Correspondance avec George Sand et Alfred de Musset - Alfred de Musset Mais parfois, tout ce qu'on fait pour soulager, rassurer, entourer ne suffit pas. Parfois, la douleur n'habite ni le corps, ni la pensĂ©e. Ce n'est plus exactement une douleur, mais le vide laissĂ© par un morceau de soi arrachĂ© Ă  l'emporte piĂšce. Une absence, insondable, impossible Ă  combler. Un manque. L'absence de l'autre est un enfer aussi. En souvenir d'AndrĂ©. Martin Winckler mathias2226-deactivated20150410 Il faudra bien t’y faire Ă  cette solitude, Pauvre coeur insensĂ©, Tout prĂȘt Ă  se rouvrir, Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir. Le retour fait aimer l'adieu. A mon frĂšre revenant d'Italie - 1839 - Alfred de Musset Ainsi, un mot, dis-moi ton heure. Sera-ce soir ? demain ? Quand tu voudras, quand tu auras une heure, un instant Ă  perdre. RĂ©ponds-moi une ligne. Si c'est ce soir, tant mieux. Si c'est dans un mois, j'y serai. Ce sera quand tu n'auras rien Ă  faire, moi, je n'ai Ă  faire que de t'aimer. Lettre n°7 - TroisiĂšme sĂ©rie, de Lui Ă  Elle,Classification DĂ©cori, Alfred de Musset Ă  George Sand,1834 - Lundi - Mois de septembre - Baden Du paradis j'ai fait le tour ;J'ai fait des vers, j'ai fait l'amour. Alfred de Musset - Chanson, 1844 Je suis dur - Je suis tendre - Et j'ai perdu mon temps - À rĂȘver sans dormir - À dormir en marchant - Partout oĂč j'ai passĂ© - J'ai trouvĂ© mon absence - Je ne suis nulle part - ExceptĂ© le nĂ©ant - Mais je porte cachĂ© au plus haut des entrailles - À la place oĂč la foudre a frappĂ© trop souvent - Un cƓur oĂč chaque mot Ă  laissĂ© son entaille - Et d'oĂč ma vie s'Ă©goutte au moindre mouvement. Pierre Reverdy / La LibertĂ© des Mers 1959 LE POÈTE Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rĂȘve. Je n'en puis comparer le lointain souvenir Qu'Ă  ces brouillards lĂ©gers que l'aurore soulĂšve, Et qu'avec la rosĂ©e on voit s'Ă©vanouir. LA MUSE Qu'aviez-vous donc, ĂŽ mon poĂšte ! Et quelle est la peine secrĂšte Qui de moi vous a sĂ©parĂ© ? HĂ©las ! je m'en ressens encore. Quel est donc ce mal que j'ignore Et dont j'ai si longtemps pleurĂ© ? LE POÈTE C'Ă©tait un mal vulgaire et bien connu des hommes ; Mais, lorsque nous avons quelque ennui dans le coeur, Nous nous imaginons, pauvres fous que nous sommes, Que personne avant nous n'a senti la douleur. LA MUSE Il n'est de vulgaire chagrin Que celui d'une Ăąme vulgaire. Ami, que ce triste mystĂšre S'Ă©chappe aujourd'hui de ton sein. Crois-moi, parle avec confiance ; Le sĂ©vĂšre dieu du silence Est un des frĂšres de la Mort ; En se plaignant on se console, Et quelquefois une parole Nous a dĂ©livrĂ©s d'un remord. LE POÈTE S'il fallait maintenant parler de ma souffrance, Je ne sais trop quel nom elle devrait porter, Si c'est amour, folie, orgueil, expĂ©rience, Ni si personne au monde en pourrait profiter. Je veux bien toutefois t'en raconter l'histoire, Puisque nous voilĂ  seuls, assis prĂšs du foyer. Prends cette lyre, approche, et laisse ma mĂ©moire Au son de tes accords doucement s'Ă©veiller. LA MUSE Avant de me dire ta peine, Ô poĂšte ! en es-tu guĂ©ri ? Songe qu’il t’en faut aujourd’hui Parler sans amour et sans haine. S’il te souvient que j’ai reçu Le doux nom de consolatrice, Ne fais pas de moi la complice Des passions qui t’ont perdu, LE POÈTE Je suis si bien guĂ©ri de cette maladie, Que j’en doute parfois lorsque j’y veux songer ; Et quand je pense aux lieux oĂč j’ai risquĂ© ma vie, J’y crois voir Ă  ma place un visage Ă©tranger. Muse, sois donc sans crainte ; au souffle qui t’inspire Nous pouvons sans pĂ©ril tous deux nous confier. Il est doux de pleurer, il est doux de sourire Au souvenir des maux qu’on pourrait oublier. LA MUSE Comme une mĂšre vigilante Au berceau d’un fils bien-aimĂ©, Ainsi je me penche tremblante Sur ce coeur qui m’était fermĂ©. Parle, ami, – ma lyre attentive D’une note faible et plaintive Suit dĂ©jĂ  l’accent de ta voix, Et dans un rayon de lumiĂšre, Comme une vision lĂ©gĂšre, Passent les ombres d’autrefois. LE POÈTE Jours de travail ! seuls jours oĂč j’ai vĂ©cu ! Ô trois fois chĂšre solitude ! Dieu soit louĂ©, j’y suis donc revenu, À ce vieux cabinet d’étude ! Pauvre rĂ©duit, murs tant de fois dĂ©serts, Fauteuils poudreux, lampe fidĂšle, Ô mon palais, mon petit univers, Et toi, Muse, ĂŽ jeune immortelle, Dieu soit louĂ©, nous allons donc chanter ! Oui, je veux vous ouvrir mon Ăąme, Vous saurez tout, et je vais vous conter Le mal que peut faire une femme ; Car c’en est une, ĂŽ mes pauvres amis HĂ©las ! vous le saviez peut-ĂȘtre, C’est une femme Ă  qui je fus soumis, Comme le serf l’est Ă  son maĂźtre. Joug dĂ©testĂ© ! c’est par lĂ  que mon coeur Perdit sa force et sa jeunesse ; - Et cependant, auprĂšs de ma maĂźtresse, J’avais entrevu le bonheur. PrĂšs du ruisseau, quand nous marchions ensemble, Le soir, sur le sable argentin, Quand devant nous le blanc spectre du tremble De loin nous montrait le chemin ; Je vois encore, aux rayons de la lune, Ce beau corps plier dans mes bras
 N’en parlons plus
 – je ne prĂ©voyais pas OĂč me conduirait la Fortune. Sans doute alors la colĂšre des dieux Avait besoin d’une victime ; Car elle m’a puni comme d’un crime D’avoir essayĂ© d’ĂȘtre heureux. LA MUSE L’image d’un doux souvenir Vient de s’offrir Ă  ta pensĂ©e. Sur la trace qu’il a laissĂ©e Pourquoi crains-tu de revenir ? Est-ce faire un rĂ©cit fidĂšle Que de renier ses beaux jours ? Si ta fortune fut cruelle, Jeune homme, fais du moins comme elle, Souris Ă  tes premiers amours. LE POÈTE Non, – c’est Ă  mes malheurs que je prĂ©tends sourire. Muse, je te l’ai dit je veux, sans passion, Te conter mes ennuis, mes rĂȘves, mon dĂ©lire, Et t’en dire le temps, l’heure et l’occasion. C’était, il m’en souvient, par une nuit d’automne, Triste et froide, Ă  peu prĂšs semblable Ă  celle-ci ; Le murmure du vent, de son bruit monotone, Dans mon cerveau lassĂ© berçait mon noir souci. J’étais Ă  la fenĂȘtre, attendant ma maĂźtresse ; Et, tout en Ă©coutant dans cette obscuritĂ©, Je me sentais dans l’ñme une telle dĂ©tresse Qu’il me vint le soupçon d’une infidĂ©litĂ©. La rue oĂč je logeais Ă©tait sombre et dĂ©serte ; Quelques ombres passaient, un falot Ă  la main ; Quand la bise sifflait dans la porte entr’ouverte, On entendait de loin comme un soupir humain. Je ne sais, Ă  vrai dire, Ă  quel fĂącheux prĂ©sage Mon esprit inquiet alors s’abandonna. Je rappelais en vain un reste de courage, Et me sentis frĂ©mir lorsque l’heure sonna. Elle ne venait pas. Seul, la tĂȘte baissĂ©e, Je regardai longtemps les murs et le chemin, - Et je ne t’ai pas dit quelle ardeur insensĂ©e Cette inconstante femme allumait en mon sein ; Je n’aimais qu’elle au monde, et vivre un jour sans elle Me semblait un destin plus affreux que la mort. Je me souviens pourtant qu’en cette nuit cruelle Pour briser mon lien je fis un long effort. Je la nommai cent fois perfide et dĂ©loyale, Je comptai tous les maux qu’elle m’avait causĂ©s. HĂ©las ! au souvenir de sa beautĂ© fatale, Quels maux et quels chagrins n’étaient pas apaisĂ©s ! Le jour parut enfin. – Las d’une vaine attente, Sur le bord du balcon je m’étais assoupi ; Je rouvris la paupiĂšre Ă  l’aurore naissante, Et je laissai flotter mon regard Ă©bloui. Tout Ă  coup, au dĂ©tour de l’étroite ruelle, J’entends sur le gravier marcher Ă  petit bruit
 Grand Dieu ! prĂ©servez-moi ! je l’aperçois, c’est elle ; Elle entre. – D’oĂč viens-tu ? Qu’as-tu fait cette nuit ? RĂ©ponds, que me veux-tu ? qui t’amĂšne Ă  cette heure ? Ce beau corps, jusqu’au jour, oĂč s’est-il Ă©tendu ? Tandis qu’à ce balcon, seul, je veille et je pleure, En quel lieu, dans quel lit, Ă  qui souriais-tu ? Perfide ! audacieuse ! est-il encor possible Que tu viennes offrir ta bouche Ă  mes baisers ? Que demandes-tu donc ? par quelle soif horrible Oses-tu m’attirer dans tes bras Ă©puisĂ©s ? Va-t’en, retire-toi, spectre de ma maĂźtresse ! Rentre dans ton tombeau, si tu t’en es levĂ© ; Laisse-moi pour toujours oublier ma jeunesse, Et, quand je pense Ă  toi, croire que j’ai rĂȘvĂ© ! LA MUSE Apaise-toi, je t’en conjure ; Tes paroles m’ont fait frĂ©mir. Ô mon bien-aimĂ© ! ta blessure Est encor prĂȘte Ă  se rouvrir. HĂ©las ! elle est donc bien profonde ? Et les misĂšres de ce monde Sont si lentes Ă  s’effacer ! Oublie, enfant, et de ton Ăąme Chasse le nom de cette femme, Que je ne veux pas prononcer. LE POÈTE Honte Ă  toi qui la premiĂšre M’as appris la trahison, Et d’horreur et de colĂšre M’as fait perdre la raison ! Honte Ă  toi, femme Ă  l’oeil sombre, Dont les funestes amours Ont enseveli dans l’ombre Mon printemps et mes beaux jours ! C’est ta voix, c’est ton sourire, C’est ton regard corrupteur, Qui m’ont appris Ă  maudire Jusqu’au semblant du bonheur ; C’est ta jeunesse et tes charmes Qui m’ont fait dĂ©sespĂ©rer, Et si je doute des larmes, C’est que je t’ai vu pleurer. Honte Ă  toi, j’étais encore Aussi simple qu’un enfant ; Comme une fleur Ă  l’aurore, Mon coeur s’ouvrait en t’aimant. Certes, ce coeur sans dĂ©fense Put sans peine ĂȘtre abusĂ© ; Mais lui laisser l’innocence Était encor plus aisĂ©. Honte Ă  toi ! tu fus la mĂšre De mes premiĂšres douleurs, Et tu fis de ma paupiĂšre Jaillir la source des pleurs ! Elle coule, sois-en sĂ»re, Et rien ne la tarira ; Elle sort d’une blessure Qui jamais ne guĂ©rira ; Mais dans cette source amĂšre Du moins je me laverai, Et j’y laisserai, j’espĂšre, Ton souvenir abhorrĂ© ! LA MUSE PoĂšte, c’est assez. AuprĂšs d’une infidĂšle, Quand ton illusion n’aurait durĂ© qu’un jour, N’outrage pas ce jour lorsque tu parles d’elle ; Si tu veux ĂȘtre aimĂ©, respecte ton amour. Si l’effort est trop grand pour la faiblesse humaine De pardonner les maux qui nous viennent d’autrui, Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; À dĂ©faut du pardon, laisse venir l’oubli. Les morts dorment en paix dans le sein de la terre Ainsi doivent dormir nos sentiments Ă©teints. Ces reliques du coeur ont aussi leur poussiĂšre ; Sur leurs restes sacrĂ©s ne portons pas les mains. Pourquoi, dans ce rĂ©cit d’une vive souffrance, Ne veux-tu voir qu’un rĂȘve et qu’un amour trompĂ© ? Est-ce donc sans motif qu’agit la Providence Et crois-tu donc distrait le Dieu qui t’a frappĂ© ? Le coup dont tu te plains t’a prĂ©servĂ© peut-ĂȘtre, Enfant ; car c’est par lĂ  que ton coeur s’est ouvert. L’homme est un apprenti, la douleur est son maĂźtre, Et nul ne se connaĂźt tant qu’il n’a pas souffert. C’est une dure loi, mais une loi suprĂȘme, Vieille comme le monde et la fatalitĂ©, Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptĂȘme, Et qu’à ce triste prix tout doit ĂȘtre achetĂ©. Les moissons pour mĂ»rir ont besoin de rosĂ©e ; Pour vivre et pour sentir l’homme a besoin des pleurs ; La joie a pour symbole une plante brisĂ©e, Humide encor de pluie et couverte de fleurs. Ne te disais-tu pas guĂ©ri de ta folie ? N’es-tu pas jeune, heureux, partout le bienvenu ? Et ces plaisirs lĂ©gers qui font aimer la vie, Si tu n’avais pleurĂ©, quel cas en ferais-tu ? Lorsqu’au dĂ©clin du jour, assis sur la bruyĂšre, Avec un vieil ami tu bois en libertĂ©, Dis-moi, d’aussi bon coeur lĂšverais-tu ton verre, Si tu n’avais senti le prix de la gaĂźtĂ© ? Aimerais-tu les fleurs, les prĂ©s et la verdure, Les sonnets de PĂ©trarque et le chant des oiseaux, Michel-Ange et les arts, Shakspeare et la nature, Si tu n’y retrouvais quelques anciens sanglots ? Comprendrais-tu des cieux l’ineffable harmonie, Le silence des nuits, le murmure des flots, Si quelque part lĂ -bas la fiĂšvre et l’insomnie Ne t’avaient fait songer Ă  l’éternel repos ? N’as-tu pas maintenant une belle maĂźtresse ? Et, lorsqu’en t’endormant tu lui serres la main, Le lointain souvenir des maux de ta jeunesse Ne rend-il pas plus doux son sourire divin ? N’allez-vous pas aussi vous promener ensemble Au fond des bois fleuris, sur le sable argentin ? Et, dans ce vert palais, le blanc spectre du tremble Ne sait-il plus, le soir, vous montrer le chemin ? Ne vois-tu pas alors, aux rayons de la lune, Plier comme autrefois un beau corps dans tes bras, Et si dans le sentier tu trouvais la Fortune, DerriĂšre elle, en chantant, ne marcherais-tu pas ? De quoi te plains-tu donc ? L’immortelle espĂ©rance S’est retrempĂ©e en toi sous la main du malheur. Pourquoi veux-tu haĂŻr ta jeune expĂ©rience, Et dĂ©tester un mal qui t’a rendu meilleur ? Ô mon enfant ! plains-la, cette belle infidĂšle, Qui fit couler jadis les larmes de tes yeux ; Plains-la ! c’est une femme, et Dieu t’a fait, prĂšs d’elle, Deviner, en souffrant, le secret des heureux. Sa tĂąche fut pĂ©nible ; elle t’aimait peut-ĂȘtre ; Mais le destin voulait qu’elle brisĂąt ton coeur. Elle savait la vie, et te l’a fait connaĂźtre ; Une autre a recueilli le fruit de ta douleur. Plains-la ! son triste amour a passĂ© comme un songe ; Elle a vu ta blessure et n’a pu la fermer. Dans ses larmes, crois-moi, tout n’était pas mensonge. Quand tout l’aurait Ă©tĂ©, plains-la ! tu sais aimer. LE POÈTE Tu dis vrai la haine est impie, Et c’est un frisson plein d’horreur Quand cette vipĂšre assoupie Se dĂ©roule dans notre coeur. Écoute-moi donc, ĂŽ dĂ©esse ! Et sois tĂ©moin de mon serment Par les yeux bleus de ma maĂźtresse, Et par l’azur du firmament ; Par cette Ă©tincelle brillante Qui de VĂ©nus porte le nom, Et, comme une perle tremblante, Scintille au loin sur l’horizon ; Par la grandeur de la nature, Par la bontĂ© du CrĂ©ateur, Par la clartĂ© tranquille et pure De l’astre cher au voyageur. Par les herbes de la prairie, Par les forĂȘts, par les prĂ©s verts, Par la puissance de la vie, Par la sĂšve de l’univers, Je te bannis de ma mĂ©moire, Reste d’un amour insensĂ©, MystĂ©rieuse et sombre histoire Qui dormiras dans le passĂ© ! Et toi qui, jadis, d’une amie Portas la forme et le doux nom, L’instant suprĂȘme oĂč je t’oublie Doit ĂȘtre celui du pardon. Pardonnons-nous ; – je romps le charme Qui nous unissait devant Dieu. Avec une derniĂšre larme Reçois un Ă©ternel adieu. - Et maintenant, blonde rĂȘveuse, Maintenant, Muse, Ă  nos amours ! Dis-moi quelque chanson joyeuse, Comme au premier temps des beaux jours. DĂ©jĂ  la pelouse embaumĂ©e Sent les approches du matin ; Viens Ă©veiller ma bien-aimĂ©e, Et cueillir les fleurs du jardin. Viens voir la nature immortelle Sortir des voiles du sommeil ; Nous allons renaĂźtre avec elle Au premier rayon du soleil !

l homme est un apprenti la douleur est son maĂźtre